C’est la première fois qu’un juge reconnaît un lien de causalité entre une exposition professionnelle aux CEM de la téléphonie et une pathologie invalidante.
Ce jugement a été rendu grâce aux expertises à charge du Pr Angelo Levis, généticien de l’Université de Padoue et spécialiste des effets des CEM sur la santé humaine, et du Dr Giuseppe Grasso, neurochirurgien à Brescia. Ces expertises ont mentionné les cas de deux victimes, l’une de Brescia et l’autre de Cremonne, observées trois ans auparavant dans des environnements professionnels très comparables à celui de Marcolini. Dans les deux cas, les victimes écrivaient de la main droite en tenant le combiné (mobile ou DECT) à l’oreille gauche dans le cadre d’une activité de relation-client. Ces personnes ont développé des tumeurs ipsilatérales : une tumeur maligne de la glande parotide à Cremonne et une tumeur bénigne du trijumeau et du ganglion trigéminal, à chaque fois du côté gauche exposé.
La validité de ces expertises a été établie par l’expert judiciaire indépendant et la Cour d’Appel.
La motivation exacte du jugement sera publiée très prochainement et n’est pas actuellement connue. L’affaire devrait arriver en cassation et la Cour Suprême aura à se prononcer alors non sur le fond mais sur la licéité de l’action, mais quoi qu’il en soit, il s’agit d’une avancée considérable du lien de causalité entre l’apparition d’un certain nombre de tumeurs et un suage intensif du portable ou du DECT.
Depuis l’institut de Gennes où il exerce comme épidémiologiste, Valerio Gennaro a manifesté son enthousiasme pour le jugement de Brescia mais a déploré la baisse du nombre des spécialistes dans son domaine. « Ici dans mon institut nous ne sommes plus que cinq en CDD, comme si ce travail de prévention de la plus grande importance ne présentait aucun intérêt. Car nous ne limitons pas nos activités à la collecte des données mais également à leur interprétation et à l’élucidation de l’origine des maladies ».
"Un million de cas de tumeur cérébrale est diagnostiqué chaque année dans le monde" précise le Pr Levis, "nous avons calculé un temps de latence de dix ans pour cette pathologie aussi n’en sommes-nous qu’aux premiers signaux quant aux conséquences de certains comportements". "Dans peu de temps", poursuit ce spécialiste" seront détectés les effets de l’abus de téléphonie mobile par les enfants, ceux qui ont le portable dans le cartable depuis l’âge de huit ans par exemple. Je crains que les conclusions soient douloureuses."
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