"Reportage" : France-Info, 06 janvier 2002
La polémique sur la dangerosité des antennes de téléphonie mobile relancée en Espagne après que 4 cas de cancers se soient déclarés chez des enfants en bas âge, ces derniers mois, dans un centre scolaire de 450 élèves à Valladolid. Cette semaine, les autorités de Castille ont ordonné la fermeture de l’établissement scolaire, les parents l’ont aussitôt occupé et exigé le démontage de toutes les antennes installées dans le secteur.
Le Collège Garcia Quintana est installé en plein centre de Valladolid, a quelques encablures de la cathédrale de cette ancienne capitale du royaume de Castille. Le bâtiment mitoyen est une tour de 10 étages, une des plus hautes du secteur. Elle surplombe toutes les salles de classe et la cour de récréation. Son toit est hérissée d’antennes dont neuf relais de téléphonie mobile. A part le désagrément visuel, personne n’avait réellement prêté attention à la prolifération de ces antennes jusqu’à ces dernières semaines. Jusqu’à la détection du 4e cas de cancer en moins d’un an chez les plus jeunes élèves de cette école, des enfants âgés de 5 à 8 ans. Une concentration inexplicable de leucémies qui a bien sûr dirigé les regards vers les relais de téléphonie mobile. Les parents d’élèves exigent leur disparition. Les autorités, sur la foi d’expertises, refusent ; juste avant Noël la justice tranche en faveur des parents et les antennes sont déconnectées. Jeudi, pour la rentrée, les élus ferment le collège qui est aussitôt occupé par les familles qui, par la voix de leur porte-parole, Luis Martin, dénoncent un coup de force.
Madrid AdG
"France-Info, 10 janvier 2002" En Espagne, le problème de téléphonie mobile prend de l’ampleur…
Peut-être faudra-t-il un jour coller sur nos portables une étiquette : "Nuit gravement à la santé", comme sur les paquets de cigarettes. En Espagne en tout cas, on pense qu’il faudrait en mettre sur les antennes de téléphonie mobile.
La polémique est partie de Valladolid, où plusieurs cas de leucémie ont été diagnostiqués chez des élèves d’une école toute proche d’antennes relais de téléphonie mobile. Elle s’étend maintenant à des dizaines d’autres communes où les mairies ont décidé de geler toute nouvelle implantation de ce type d’équipement.
L’école Garcia de Valladolid, où tout a commencé, est devenue un véritable symbole en Espagne, le symbole de l’imprudence des autorités qui, sur la foi d’études techniques concluant à l’innocuité de la téléphonie mobile, ont laissé se multiplier les antennes autour de lieux sensibles comme les écoles ou les hôpitaux, et surtout avaient refusé jusqu’à maintenant des enquêtes épidémiologiques sur les éventuels effets de ces installations. A Valladolid, où une enquête a commencé cette semaine, on aurait déjà découvert que dans le secteur de l’école Garcia Quintana, où neuf antennes relais fonctionnaient jusqu’à la semaine dernière, il y aurait eu non pas quatre mais onze cas de cancers depuis un an et demi. Selon le quotidien El Mundo, deux adolescents du secteur s’ajouteraient à la liste des victimes de leucémie, alors que cinq habitants d’un immeuble riverain auraient développé d’autres formes de la maladie.
Suffisamment inquiétant pour que partout les initiatives se multiplient …
A Teruel, dans le sud de l’Aragon, par arrêté municipal, l’alimentation électrique a été coupée sur deux antennes relais situées près d’une maternelle ;
A Salamanque, les habitants demandent le démontage d’antennes installées près de la principale réserve d’eau de la ville ;
Dans une banlieue de Madrid, tout un quartier a signé une pétition pour que disparaisse une installation proche d’un centre sanitaire ;
Pire encore, on s’est aperçu qu’à Séville, il n’y avait pas moins de 300 antennes installées sans licence ;
C’est à tel point que le débat est venu devant les Cortes, la chambre des députés espagnols.
Le décret royal qui régit la téléphonie mobile, un décret qui ne date pourtant que du mois de septembre dernier, pourrait être annulé dans les jours qui viennent, ce qui empêcherait toute nouvelle installation d’antennes en attendant une nouvelle loi.
Madrid – Antoine de Galzain – France info
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