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Courrier adressé aux candidats àla présidence de la République
par Priartem - Thème : La gestion des risques
Comme lors de chaque nouvelle élection présidentielle, nous avons décidé de nous adresser aux candidats et de leur soumettre un questionnaire en 12 points afin de connaître leurs intentions concernant le traitement du dossier "ondes et santé".

Paris, le 25 février 2017

MM. XXX XXXX

Objet : pour une sociĂ©tĂ© numĂ©rique respectueuse des impĂ©ratifs de santĂ© publique

Madame ou Monsieur,

Nous nous adressons aujourd’hui Ă vous en votre qualitĂ© de candidat Ă l’élection prĂ©sidentielle. Depuis près de 17 ans, notre association se bat pour obtenir, dans le dossier des radiofrĂ©quences, une rĂ©glementation conforme aux exigences de santĂ© publique. Les avancĂ©es scientifiques rĂ©centes qui confortent la thèse d’un risque pour la santĂ© liĂ© Ă l’exposition aux radiofrĂ©quences rendent la redĂ©finition de la rĂ©glementation actuelle de plus en plus urgente. D’autant que, au nom d’une idĂ©ologie du « tout sans fil  », prĂ©sentĂ© comme synonyme de toujours plus de libertĂ©, les applications technologiques utilisatrices de radiofrĂ©quences continuent Ă se multiplier sans aucune Ă©valuation prĂ©alable de leur innocuitĂ© (WiFi, compteurs communicants, 5 G, smart cities..) augmentant du mĂŞme coup les occurrences et les niveaux d’exposition d’une population toujours plus nombreuse et d’un public toujours plus jeune.

Lors de l’actuelle mandature a Ă©tĂ© adoptĂ©e une loi, dite « loi Abeille  », qui a introduit dans notre droit le principe de sobriĂ©tĂ© Ă©lectromagnĂ©tique. Force est de constater que celui-ci, dont la dĂ©finition reste Ă prĂ©ciser, n’a pas suffi Ă rĂ©guler le dĂ©veloppement des applications et objets numĂ©riques sans fil. MalgrĂ© nos demandes, malgrĂ© les incitations prĂ´nĂ©es par l’Agence de sĂ©curitĂ© sanitaire, dès le « Grenelle des ondes  », le lĂ©gislateur a refusĂ© d’appliquer Ă ce dossier le principe ALARA qui veut que soit toujours recherchĂ©e la solution la plus sobre en matière d’exposition du public.

Aujourd’hui les recommandations en matière de prĂ©vention sanitaire se font de plus en plus pressantes. En 2009, l’Agence sanitaire, AFSSET devenue ANSES, après avoir mis en Ă©vidence des effets sur nos organismes, recommandait de rĂ©duire les expositions. En 2013, cette mĂŞme recommandation s’appuyait sur des donnĂ©es scientifiques plus prĂ©cises. L’Agence reconnaissait ainsi des effets sur l’apoptose et le stress oxydant, des effets sur l’activitĂ© Ă©lectrique cĂ©rĂ©brale, sur le sommeil, sur la fertilitĂ© masculine, et des effets cancĂ©rogènes possibles. Dans un rapport consacrĂ© Ă l’exposition des enfants aux radiofrĂ©quences et publiĂ© en juillet 2016, l’Agence a renforcĂ© ses recommandations lesquelles ne peuvent rester sans suite puisque qu’elles portent sur la question des normes de protection du public. L’ANSES recommande ainsi de « reconsidĂ©rer les valeurs limites d’exposition rĂ©glementaires et les indicateurs d’exposition. Les valeurs rĂ©glementaires actuelles, qui ne nous protègent que des effets thermiques Ă court terme, sont fixĂ©es par le DĂ©cret du 3 mai 2002. Celui-ci se trouve donc remis en cause formellement et dĂ©finitivement et doit ĂŞtre abrogĂ©.

En matière de protection des populations tout reste ainsi Ă faire notamment en ce qui concerne les populations sensibles : enfants, malades, personnes âgĂ©es mais aussi les personnes Ă©lectrosensibles. Celles-ci constituent une population de plus en plus nombreuse (plusieurs pourcents de la population seraient concernĂ©s), chaque nouvelle application technologique, chaque nouveau dĂ©ploiement rĂ©vĂ©lant de nouvelles sensibilitĂ©s. VĂ©ritables sentinelles du risque, leur situation de plus en plus critique dans un monde oĂą la pollution Ă©lectromagnĂ©tique est omniprĂ©sente exige que soient dĂ©finies, de façon urgente, des solutions sanitaires et sociales adaptĂ©es. Il y a urgence car, pour certains, l’intolĂ©rance aux champs Ă©lectromagnĂ©tiques est devenue si forte qu’ils ne peuvent plus ni travailler ni vivre dans le brouillard Ă©lectromagnĂ©tique ambiant. Ils s’en trouvent totalement dĂ©socialisĂ©s, totalement marginalisĂ©s. Il est donc nĂ©cessaire de prendre Ă bras le corps le problème que pose la diffusion de ce syndrome afin d’éviter de faire de ces personnes les nouveaux parias de nos sociĂ©tĂ©s hautement « technologisĂ©es  ». Ceci signifie qu’il faut donner Ă cette pathologie une reconnaissance en tant que maladie entraĂ®nant un handicap, y associer un parcours de soins et un programme de prĂ©vention.

Ceci signifie également, plus globalement, qu’il faut permettre àchacun de ne pas subir, s’il le souhaite, la pollution électromagnétique, tout comme ce fut le cas pour le tabagisme passif, en ménageant des zones non-exposées (au travail, dans les transports et les lieux publics mais de surcroît dans les plans locaux d’urbanisme et dans la gestion du territoire national). Si notre objectif premier est d’obtenir la définition d’un cadre législatif plus contraignant afin de mieux protéger la santé de tous, le dossier des radiofréquences nécessite une intervention du législateur sur au moins trois autres registres.

Le premier est celui de la démocratie citoyenne. Le dossier du déploiement actuel du compteur Linky rappelle que, lors du développement des applications numériques, le citoyen se trouve confronté àdes orientations qu’il n’a pas choisies mais qu’il a àsubir. Comme pour l’implantation des antennes-relais, que nombre de citoyens ont vu s’élever àquelques mètres de leur lieu de vie, sans aucune information ni a fortiori concertation préalable, ce sont, ici encore, les lieux de vie qui sont atteints, ceux-làmême où chacun devrait pouvoir trouver calme et sérénité. Des contraintes de concertation renforcées doivent être imposées car elles seules sont susceptibles d’apporter transparence, apaisement et confiance dans ce dossier.

Le second touche aux temporalitĂ©s spĂ©cifiques Ă la recherche et Ă l’expertise par rapport au rythme accentuĂ© de l’offre numĂ©rique. Pour pouvoir expertiser, il faut qu’il existe des rĂ©sultats de recherche. Il est de la responsabilitĂ© des politiques d’imposer le bon ordre Ă appliquer, lequel consiste Ă connaĂ®tre les effets d’une application avant de la dĂ©velopper commercialement. Ceci signifie donner du temps Ă la recherche et ensuite des moyens Ă l’expertise. Nous rĂ©itĂ©rons donc nos demandes de moratoire sur les compteurs communicants et tout particulièrement sur le Linky ainsi que sur le dĂ©ploiement de la 5G, technologies sur lesquelles il n’existe pas de littĂ©rature scientifique susceptible de guider le dĂ©cideur. Nous sommes conscients que cette exigence de connaissances alourdit les besoins d’expertise et suppose que l’on donne aux agences qui en ont la charge et, tout particulièrement Ă l’ANSES, les moyens nĂ©cessaires Ă la rĂ©alisation de travaux d’expertise de bonne qualitĂ©, ceux-ci constituant, dans un monde qui Ă©volue de plus en plus rapidement, des outils de prĂ©vention absolument essentiels. Nous rappelons, par ailleurs, que recherche et expertise, ne peuvent aujourd’hui se dĂ©velopper dans un monde de « sachants  » fermĂ©. Le dialogue avec la sociĂ©tĂ© civile est un facteur important d’enrichissement en termes de programmation de la recherche, de remontĂ©es des informations de santĂ©, de veille bibliographique…

Le troisième concerne l’anomalie que représente l’existence d’autant de réseaux de télécommunications qu’il y a d’opérateurs, alors qu’il existe un seul réseau ferré, alors qu’il existe un seul réseau de distribution de l’électricité. La création d’un réseau mutualisé public autoriserait une réflexion globale sur sa configuration et un meilleur respect des conditions de vie et de santé de tous. Plus globalement, privilégier, comme ceci se fait depuis une vingtaine d’années, le développement du numérique sans fil au détriment des connexions filaires, peut très vite entraîner une saturation de l’usage du spectre herztien et de possibles brouillages ou interférences dommageables voire dangereuses comme le laissent apparaître les documents préparatoires au Plan stratégique sur l’évolution des usages et de la gestion du spectre pour la croissance et l’innovation élaborés par l’Agence Nationale des Fréquences. Initier une réflexion globale avec les parties prenantes dont nous faisons partie sur ce que doit être le développement numérique de demain constitue un préalable àtoute nouvelle affectation de fréquences àdes opérateurs privés.

Convaincus que vous aurez àcœur de mieux protéger les citoyens français, la prévention d’un risque étant le meilleur moyen de diminuer les frais de santé, nous vous proposons donc de vous engager sur les 12 questions suivantes, afin que nous puissions faire savoir àtous ceux qu’inquiète un développement non encadré de ces technologies – et ils sont nombreux - ce qu’ils peuvent attendre de la politique que vous comptez mettre en œuvre dans ce domaine. Votre réponse sera publiée sur notre site.

Dans l’attente de celle-ci, nous vous prions de recevoir, Madame ou Monsieur, nos sincères salutations.

Pour Priartem, Janine le Calvez, Présidente


Nous demandons aux candidats de s’engager sur une douzaine de propositions :

ENGAGEMENTS

 
P.R.I.A.R.T.EM - Association Loi de 1901
Boite 64 - 206 quai de Valmy - 75010 Paris
Tél : 01 42 47 81 54 - Fax : 01 42 47 01 65 - Contactez-nous
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