Paris, le 22 juin 2007
A l’attention de Madame la Ministre de la Santé
Madame Roselyne BACHELOT
Ave de Ségur - 75007 Paris
Objet : Demande d’interdiction d’un portable GPS pour enfant Madame la Ministre,
Par un courrier, en date du 31 mai 2007, nous vous avons alerté sur la commercialisattion, à compter du 1er juin 2007, par la Société CarTélématics, d’un portable destiné aux jeunes enfants, le Kiditel.
Dans ce courrier, nous vous demandions d’intervenir de toute urgence afin d’interdire le lancement de ce produit sur le marché et nous sollicitions un rendez-vous afin de vous transmettre nos doléances concernant le dossier de la téléphonie mobile et de la santé.
Ce courrier est demeuré sans réponse. Comme nous ne pouvons pas croire que vous restiez silencieuse sur cette question alors même que le Président de la République a pris, lorsqu’il était candidat, des positions claires dans un courrier adressé à Priartem en date du 3 avril 2007, nous réitérons, à l’occasion de la journée internationale sur la téléphonie mobile, lancée à l’initiative des associations allemandes de défense de l’environnement et de la santé publique, notre démarche en espérant, qu’une fois les périodes de campagne électorales passées, le temps de l’action gouvernementale étant venu, vous aurez à coeur de gérer, au mieux de l’intérêt de la santé des enfants de notre pays, cette question de santé publique.
Nous nous permettons de vous rappeler les Ă©lĂ©ments essentiels de ce dossier. Sous couvert de commercialiser un outil de gĂ©olocalisation permettant aux parents de repĂ©rer Ă tous moments leurs enfants, la sociĂ©tĂ© a lancĂ© un vĂ©ritable portable dont la vocation est d’être toujours allumĂ© afin de permettre un contrĂ´le permanent. Outre les problèmes d’ordre psychologique, Ă©ducatif, social… posĂ©s par ce type de produit, sur lesquels nous ne nous sentons pas compĂ©tents et sur lesquels d’autres – des pĂ©dopsychiatres mais aussi le PrĂ©sident de la CNIL… - se sont dĂ©jĂ exprimĂ©s, outre le fait qu’il s’agit plus de calmer l’angoisse supputĂ©e des parents que de rĂ©soudre rĂ©ellement un problème de sĂ©curitĂ©, nous voulons rĂ©insister sur l’incompatibilitĂ© fondamentale qui existe entre ce type de produits et l’expression actuelle des scientifiques, l’information officielle de la Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© mais aussi les affirmations publiques des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©phonie mobile. En effet, les uns et les autres reconnaissent la nĂ©cessitĂ© de prise en compte des risques tout spĂ©cifiques que peut gĂ©nĂ©rer l’usage du portable par les enfants. C’est d’ailleurs sur cette position largement partagĂ©e que s’appuyait Monsieur Nicolas Sarkozy lorsqu’il nous Ă©crivait : « Concernant la prĂ©vention des enfants, je veux m’engager ici avec d’autant plus de force que, sur ce thème, un certain consensus se dĂ©gage.
En effet, l’Agence Française de la SĂ©curitĂ© sanitaire, environnementale et du travail nous a indiquĂ© que le risque sanitaire Ă©tait plutĂ´t Ă rechercher du cĂ´tĂ© des tĂ©lĂ©phones eux-mĂŞmes. Les opĂ©rateurs disent s’accorder Ă ne pas rĂ©aliser des publicitĂ©s en direction des enfants et Ă ne pas faire de marketing sur des appareils spĂ©cifiquement dĂ©diĂ©s aux enfants. Les associations partagent ce objectif. Nous pourrions donc retenir le principe de l’interdiction des tĂ©lĂ©phones portables Ă l’Ă©cole et au collège ce qui, en outre, constituerait une mesure pĂ©dagogique. A cela j’ajoute que je m’oppose très fermement au souhait de voir se dĂ©velopper des appareils du type Babymo (tĂ©lĂ©phones pour les enfants) qui clairement exposeraient la population la plus Ă risque.  » Ce qui Ă©tait vrai le 3 avril 2007, l’est encore aujourd’hui et nĂ©cessite une prise de dĂ©cision rapide pour mettre fin immĂ©diatement Ă la mise sur le marchĂ© de ce nouveau produit.
Nous vous rappelons que, il y a deux ans, nos associations ont déjà d$u se battre contre la commercialisation d’un portable destiné aux enfants de 4 à 8 ans, le Babymo. Grâce au sens des responsabilités des chaînes commerciales qui l’avaient mis en vente nous avons réussi à faire en sorte que ce produit ne soit plus commercialisé dans notre pays. Nous avons regretté à l’époque le silence du Ministère de la santé, nous avons appelé à une réglementation appropriée afin que des produits du même type ne puissent être proposés. Ce que nous craignions est aujourd’hui arrivé : en l’absence de cette réglementation, un nouveau produit pour enfants est proposé aux parents avec l’ajout alléchant d’une fonction de surveillance. Eu égard aux résultats scientifiques récents (résultats sur les effets génotoxiques des rayonnements de la téléphonie mobile, résultats d’enquêtes épidémiologiques révélant l’accroissement de tumeurs du cerveau lié à l’usage du portable, absorption par le cerveau des enfants d’une quantité beaucoup plus élevée de rayonnements électromagnétiques…), tout silence de votre part deviendrait coupable.
Dans l’attente d’une réponse de votre part, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos sentiments distingués.
Janine LE CALVEZ, Présidente de PRIARTéM
Stéphen KERCKHOVE-BLETON, Délégué général d’Agir pour l’Environnement
Boite 64 - 206 quai de Valmy - 75010 Paris
Tél : 01 42 47 81 54 - Fax : 01 42 47 01 65 - Contactez-nous
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