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LETTRE OUVERTE àl’attention de la Ministre de la Santé
par Priartem et Agir pour l’Environnement - Thème : La gestion des risques
Les portables explicitement destinés aux enfants doivent être interdits

Madame La Ministre,

Un récent reportage d’Envoyé Spécial a montré comme il était facile d’acheter sur internet ou dans certaines grandes enseignes des portables ou autres objets connectés fonctionnant en radiofréquences. Notre combat contre la commercialisation de ce type d’objets ne date pas d’hier puisque nous avons réussi àbloquer la commercialisation du Babymo en 2005, du Kiditel et du MO1 en 2007.

Nos diffĂ©rentes actions ont d’ailleurs permis l’introduction dans la loi d’un article stipulant espĂ©rĂ© que le relais serait pris par la voie rĂ©glementaire puisque la loi de juillet 2010 prĂ©voit que « la distribution Ă titre onĂ©reux ou gratuit d’objets contenant un Ă©quipement radioĂ©lectrique dont l’usage est spĂ©cifiquement dĂ©diĂ© aux enfants de moins de six ans peut ĂŞtre interdite par arrĂŞtĂ© du ministre chargĂ© de la santĂ©, afin de limiter l’exposition excessive des enfants  » (art. L.5231-4 du Code de la santĂ© publique). Jusqu’àce jour, aucun de vos prĂ©dĂ©cesseurs ne s’est saisi de la possibilitĂ© offerte par la loi de protĂ©ger les enfants malgrĂ© les recommandations rĂ©pĂ©tĂ©es de l’ANSES de rĂ©duire les expositions et, tout particulièrement celles des enfants. RĂ©sultat, impunitĂ© aidant, les objets connectĂ©s se sont multipliĂ©s sur le marchĂ©. Les objets – Kidicom Max et Simvalley Mobile- RX-901 - que nous vous remettons ce jour et que nous avons pu acquĂ©rir sans la moindre difficultĂ© montrent qu’il est urgent d’agir. Ils visent l’un et l’autre des populations très vulnĂ©rables : les enfants de 4 Ă 9 ans pour le Kidicom et les jeunes enfants ou les personnes âgĂ©es pour le RX-901.

Nous rappelons que, dans le rapport publiĂ© en juillet 2016 sous le titre « RadiofrĂ©quences et santĂ© des enfants  » l’ANSES dĂ©finit, comme suit, la sensibilitĂ© des enfants : « Les enfants forment une population particulièrement sensible, en raison notamment du dĂ©veloppement en cours de leurs organes et de leurs fonctions physiologiques. Par ailleurs, par l’usage prĂ©coce qu’ils peuvent avoir des dispositifs radioĂ©lectriques et la longue durĂ©e de leur exposition qui en rĂ©sultera une fois adultes, ils doivent ĂŞtre considĂ©rĂ©s comme une population plus exposĂ©e aux champs Ă©lectromagnĂ©tiques radiofrĂ©quences. »

Nous vous demandons donc d’intervenir par arrêté, de toute urgence, pour interdire la commercialisation de ces objets et de tous les autres objets qui visent spécifiquement les très jeunes enfants.

Par ailleurs, les objets que nous vous remettons ce jour ne comportent ni l’un ni l’autre d’indication concernant le DAS – DegrĂ© d’Absorption SpĂ©cifique – mention pourtant obligatoire sur tout terminal radioĂ©lectrique (art. 1 du DĂ©cret n° 2010-1207 du 12 octobre 2010, relatif Ă l’affichage du dĂ©bit d’absorption spĂ©cifique des Ă©quipements terminaux radioĂ©lectriques). Ils contreviennent donc Ă la rĂ©glementation que vous avez en charge de faire respecter. Nous observons que la dernière enquĂŞte de la DGCCRF date de 2013. Pourtant ses rĂ©sultats auraient dĂ » entraĂ®ner un contrĂ´le renforcĂ© puisque cette enquĂŞte concluait que « des anomalies avaient Ă©tĂ© relevĂ©es dans 55% des 379 entreprises contrĂ´lĂ©es.

Nous vous demandons donc de saisir la DGCCRF d’une nouvelle demande d’enquête sur les lieux de vente et de veiller àce que tous les contrevenants soient justement sanctionnés.

Mais nous ne pouvons nous contenter aujourd’hui de l’affichage et du respect du DAS. L’ANSES, dans le rapport de 2016 prĂ©citĂ©, recommandait en 1er lieu de « ReconsidĂ©rer les valeurs limites d’exposition rĂ©glementaires et les indicateurs d’exposition  ». Semblant suivre cette recommandation, la Direction GĂ©nĂ©rale de la SantĂ© et la Direction GĂ©nĂ©rale de la PrĂ©vention des Risques ont saisi, fin 2017, l’ANSES d’une demande d’expertise sur la caractĂ©risation de l’exposition rĂ©elle des populations. Cette saisine nous semble très en deçàde la recommandation de l’ANSES qui posait bien la question du fondement des valeurs-limites d’exposition, question essentielle puisque, comme nous ne cessons de le dĂ©noncer, ces valeurs sont bien trop Ă©levĂ©es pour protĂ©ger la population. Par ailleurs il s’agit d’une question qui dĂ©passe le registre technique dans lequel elle a Ă©tĂ© posĂ©e.

Nous vous demandons donc la mise en place d’un groupe de travail ouvert aux parties prenantes sur la question des normes et des indicateurs d’exposition.

Enfin, les rĂ©sultats du sondage que nous vous remettons montrent une vĂ©ritable addiction des populations Ă ces nouveaux objets technologiques. Cette addiction est voulue par les GAFA, Ă la recherche d’applications toujours plus addictives, lesquelles ciblent particulièrement les jeunes voire les très jeunes. Or plus l’exposition aux ondes Ă©lectromagnĂ©tiques est prĂ©coce et intense plus les consĂ©quences sur leurs organismes risquent d’être importantes. Prenant en compte toutes les incertitudes qui règnent encore sur ce risque Ă©mergent, l’ANSES recommande d’ailleurs « de dissuader l’usage par les enfants de l’ensemble des dispositifs de communication mobile, par exemple en Ă©tendant Ă ces dispositifs les dispositions rĂ©glementaires interdisant la publicitĂ© ayant pour but direct de promouvoir la vente, la mise Ă disposition, l’utilisation ou l’usage d’un tĂ©lĂ©phone mobile par des enfants de moins de quatorze ans.  »

Nous vous demandons donc de lancer de grandes campagnes d’information dissuasives àdestination des jeunes et de leurs parents.

Comptant sur votre écoute et votre attention, nous restons àvotre entière disposition pour évoquer plus avant avec vos services, les demandes formulées dans ce courrier.

Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre de la Santé, l’expression de nos salutations les plus respectueuses.


Contact presse :

Agir pour l’Environnement – Tél. 01.40.31.02.37

PRIARTEM – Tél. 01 42 47 81 54

 
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